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Les Itinéraires Croisés du Maroc : Une Feuille de Route Vers l’Excellence

Le Maroc trace sa feuille de route vers l’excellence touristique avec la même richesse et la même complexité que les itinéraires qu’il offre à ses visiteurs. Ce chemin, tout comme les pistes du désert ou les routes côtières bordées de figuiers de Barbarie, est authentique, imprévisible et toujours renouvelé. Ce n’est pas un simple plan technique : c’est un voyage vivant, tissé d’expériences et d’ambitions, où chaque étape porte en elle l’empreinte de son histoire et la promesse de son avenir. Tout comme ses destinations, cette feuille de route ne suit pas des lignes droites ; elle s’enrichit de détours, de rencontres et de découvertes inattendues.

Chaque région est un chapitre, chaque ville une métaphore. Le Sud est un souffle chaud chargé de sable et de mystères. Le Nord, une brise légère parfumée de Méditerranée. L’Atlas, une colonne vertébrale robuste qui garde les secrets des anciens, tandis que les plaines fertiles murmurent les chants des moissons et des traditions culinaires. Ces paysages ne sont pas seulement des décors : ils sont des récits vivants, des symboles de la diversité culturelle et géographique que le Maroc veut offrir à ses visiteurs.

On ne traverse pas le Maroc, c’est lui qui nous traverse. Le silence d’une nuit étoilée à Merzouga n’est pas simplement une absence de bruit, c’est une invitation à écouter ce que l’on n’entend plus dans nos vies trop agitées. Se retrouver face à l’immensité du désert, c’est comprendre qu’il y a des voyages qui ne peuvent pas se faire sur des routes tracées, mais qui doivent se dérouler à l’intérieur de soi.

Dans mon rôle de consultant en stratégie digitale, ce défi prend une résonance particulière. Mon travail consiste à trouver cet équilibre subtil entre la modernité et l’authenticité, entre la puissance des outils numériques et la préservation de l’âme du Maroc. Dompter le digital, non pour effacer les traditions ou les rendre artificielles, mais pour les amplifier. Faire en sorte qu’un clic devienne une porte ouverte sur l’intangible, que la technologie soit un pont vers la mémoire des lieux. L’enjeu est immense : rendre visible ce qui ne peut se décrire qu’en émotions, et permettre à l’innovation de servir la profondeur de nos racines.

C’est dans cette quête d’équilibre que je me retrouve souvent face à un restaurateur, à imaginer avec lui comment son plat devient bien plus qu’une expérience gustative. Il devient un VISA. Une invitation à prolonger le voyage, à dépasser l’assiette pour atteindre les coopératives de l’arrière-pays, les terroirs cachés, les femmes qui pétrissent le pain selon des gestes transmis de génération en génération. Derrière chaque plat, il y a un réseau d’histoires, de savoir-faire et de traditions qui attendent d’être découverts. Ce n’est pas qu’un mets : c’est un itinéraire. Le tajine que l’on savoure à Marrakech doit mener aux champs de safran de Taliouine, aux oliviers de la plaine de Haouz, aux fromageries de montagne. Si cela pleut sur une destination phare, il faut que cela ruisselle jusqu’aux racines, irrigue les villages, nourrisse les communautés.

C’est là la vision d’un tourisme inclusif et responsable, où les grandes destinations touristiques comme Marrakech, Fès ou Essaouira ne sont pas des îlots isolés, mais des ports d’entrée vers des mondes plus vastes et moins explorés. Le digital, ici, devient bien plus qu’un outil de promotion. Il devient le fil conducteur qui relie les étoiles visibles aux constellations cachées. Chaque expérience proposée doit prolonger le voyage, offrir des chemins secondaires où le visiteur devient un acteur de la découverte, un témoin des richesses humaines et naturelles.

Et l’année 2025 sera une étape symbolique pour le Maroc : accueillir la Coupe d’Afrique des Nations, ce grand rendez-vous du continent où les projecteurs du monde entier seront braqués sur nos villes, nos stades et, plus discrètement, sur nos tables. Car, au-delà de l’enjeu sportif, il y a une autre finale que la gastronomie marocaine devra remporter : celle de sublimer les papilles de nos convives, en les emmenant, à travers chaque bouchée, bien au-delà de l’assiette. Ce sera un moment d’exception où les saveurs deviendront des messagers : des agrumes de la région de Berkane aux épices ramenées des montagnes, tout devra chanter le Maroc dans sa plénitude.

Participer à cet élan signifie embrasser la complexité du pays tout en naviguant entre tradition et innovation. Ce n’est pas seulement définir des itinéraires, mais comprendre que chaque détour peut révéler une surprise et chaque rencontre enrichir l’expérience. À Safi, on façonne l’argile avec des mains enduites de traditions millénaires. À Fès, on teint les cuirs en s’imprégnant des couleurs de l’histoire. À Chefchaouen, la lumière du matin donne aux ruelles bleues une poésie que même les plus grands photographes ne peuvent capturer pleinement.

Mais pour que tout cela soit possible, il faut une vision. Une vision qui ne sacrifie pas l’authenticité au nom de la modernité, mais qui les réconcilie. Préserver les souks, les kasbahs, les traditions culinaires, tout en offrant des infrastructures modernes et respectueuses de l’environnement est un exercice d’équilibre délicat. Chaque décision prise dans ce cadre est un dialogue entre le passé et le futur, entre ce que nous devons protéger et ce que nous devons construire.

Ce travail collectif s’enrichit des nombreuses voix qui participent à sa réalisation. Les artisans de cette feuille de route, qu’ils soient petits producteurs ou grands opérateurs, comprennent que l’excellence n’est pas une finalité mais un chemin en constante évolution. Le voyage qu’ils construisent est comme le Maroc lui-même : riche, multicouche et profondément humain.

Et puis, il y a les voyageurs. Ceux qui arrivent en quête de paysages magnifiques, mais repartent avec bien plus. Le Maroc ne se donne jamais entièrement au premier regard. Il faut s’y perdre un peu, s’asseoir à l’ombre d’un palmier à l’oasis, goûter au pain cuit au four traditionnel dans un village, et écouter les récits des anciens. Ce n’est qu’alors qu’il se révèle, par fragments, comme un trésor que l’on découvre lentement. Le Maroc n’est pas une destination où l’on passe, c’est un lieu où l’on s’immerge. Et cette immersion, c’est précisément ce que cette feuille de route veut offrir. Non pas une liste d’endroits à cocher, mais des itinéraires qui laissent de la place à l’imprévu, à la rencontre, à la réflexion. Le désert, les montagnes, les médinas ne sont pas des étapes, mais des révélations. Ce que l’on y trouve dépasse les paysages : c’est un bout de soi-même que l’on redécouvre.

C’est cette leçon que le Maroc enseigne à ceux qui prennent le temps de l’écouter. Que le vrai voyage ne réside pas dans la destination, mais dans la manière dont on choisit de cheminer. Que l’excellence, au fond, n’est pas un objectif rigide mais une quête vivante. Et que les plus beaux itinéraires sont ceux qui, tout comme la feuille de route du Maroc, restent ouverts au mystère.

Merci à Mme Imane Rmili, présidente de la FNRT, de m’avoir invité à prendre part à cette étape stratégique où chaque itinéraire dessiné porte en lui un souffle d’inspiration.
Merci également à l’équipe de l’ONMT, partenaire essentiel de cette aventure, où la créativité rejoint la résonance de l’impact.

PS : J’ai choisi cette magnifique photo de anouar olh pour illustrer trois choses : Hercules, ses travaux, ce qui nous attend pour non pas séparer comme l’a fait Hercules les continents mais plutôt les accueillir pour les unir. Ré-imaginer le monde avec cet élan créatif qu’était l’âge grec et ses mythes. Rappeler justement qu’Hercules ainsi que d’autres récits ont choisi le Maroc pour foyer, de quoi nous inspirer pour accueillir les imaginaires du monde dans les années et décennies à venir…